Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sur les traces de Jérémie...
24 novembre 2007

Je me lève vers 8h, étend mon linge, envoie un

Je me lève vers 8h, étend mon linge, envoie un e-mail à Romain et un à Hélène... Je sors vers 8h30, il fait -16oC... Je donne le foin aux moutons et à "Blonde", le moulée aux cochons... Je brise la glace dans les auges et remet de l'eau en sachant qu'elle ne restera pas longtemps liquide... Je commence à démonter la remorque pour la réhausser et l'agrandir afin de pouvoir y mettre 16 boites à chien (superposées)... Paul arrive pour son bois (Robert a une dette envers lui de 10 cordes de bois) alors je l'aide à fendre les bûches et les charger dans le pick-up... Robert nous rejoint plus tard dans la matinée et débite les troncs à la tronçonneuse... Il est à peu près midi lorsque Robert dit à Paul que c'est un "bouffeur d'énergie"... Pendant qu'on mange, on voit Paul revenir, charger et repartir (il n'a vraissemblablement pas manger)... Moi, je me relaxe avec la guitare folk... Un gars, dont je n'ai pas retenu le nom, arrive pendant ce temps là... Il vient reprendre sa batterie et quelques livres... Il est accompagné de son ex... Ils disent que ça n'a pas de sens de se déchirer, de se haïr lorsqu'on se sépare... Que le gars ou la fille ne devient pas le pire des salauds/salopes... Je me fais la réflexion que c'est un point de vue tout à fait raisonnable... Mais l'amour fait intervenir l'autre cerveau, celui de l'imagination pas celui de la raison... Je conclue qu'ils ne s'aiment plus puisqu'ils ont choisis de percevoir leur relation au travers de la raison... Cependant je pouvais encore sentir une fébrilité de la part de la fille qui n'avait, elle, peut-être pas encore retrouvé un partenaire (comme une envie refoulée d'imagination)... Martine et Guillaume arrivent au moment où ceux-là repartent... On va préparer un autre traineau pour partir à 2 équipages cette fois-ci... On fabrique et fixe les systèmes de freinages (ancre, frein à pied, tapis de ralentissement) puis on va atteler les chiens... Dès qu'on installe les traineaux près de l'enclos, la communication est rendue presque impossible par 18 aboiements différents... Je met une partie des harnais, attache quelques chiens à la ligne de trait, sépare 2 bagarres... Toute l'énergie/exitement/adrénaline du départ est difficile à transmettre avec des mots... C'est comme un roulement de tambour de cirque dont l'intensité s'accentue progressivement et atteint son paroxisme lorsque l'on a attelé tous les chiens... A ce moment là, on courre jusqu'à son traineau car les chiens donnent de violents accoups sur la corde de départ... On peut ressentir la puissance réunie des chiens soulever le traineau par hypertension des cordages... Il suffit alors de tirer fort sur la corde de départ pour libérer cette énergie d'équipe, en prenant bien soin de tenir son traineau... Robert s'en va en premier avec Martine et Guillaume en passagers... J'attend quelques secondes pour tirer à mon tour sur la corde de départ... Je tire... Le premier noeud se défait... Le deuxième reste... J'essaie en vain de tirer dessus... Il fait déjà nuit mais je distingue que mes 5 chiens commencent à s'intéresser aux cochons dont l'instinct de survie me semble critiquement bas... "Putain de merde, ils vont se prendre dans la clôture électrique" est à peu près le message d'alerte qui se répercute alors dans mon crâne... Je sors mon fidèle couteau et ordonne aux chiens de rester "en avant à Ji"... Je suis bien content de les voir obéir et décide de couper la corde... Je sors mes mouffles et éclaire avec la lampe pour visualiser où couper... Dans la précipitation j'oublie le principal... Le départ en flèche des chiens ne me laisse ni le temps de remettre la main sur le traineau, ni la chance de rester en équilibre sur les patins... Je courre après eux mais c'est sans espoir et mon "Ho" je peux me le mettre où je pense... Heureusement Robert les récupèrent plus loin et le p'tit Guillaume prend la place vacante sur mon traineau... Je suis les traces dans une rando-jogging nocturne, accompagné de la p'tite Sybèle qui joue à courir après la lumière de la torche électrique... Je sens comme un goût de sang dans mes poumons mais sans véritable douleur... Je suis pas mal content de pouvoir poser mes pieds sur les patins après avoir intercepté les autres sur le chemin du retour... L'arrivée se fait sans soucis, j'aide à enlever les harnais et rattacher les chiens à leur "cabane"... Mes poumons purifiés ont une forte intolérance à la fumée des cigarettes de Robert et Martine... Après mes 2 chocolats chauds, Romain m'appelle... On a une bonne discution et ça me fait plaisir de le sentir plein d'énergie... On mange une "poutine à l'italienne" (en gros on remplace la sauce brune du poutine par de la sauce bolognaise) puis on joue à Labyrinthe Master... Robert me laisse encore seul "maître à bord" et je m'endors encore en écoutant de la musique près du feu, sans avoir écrit dans mon journal...

<<Quand pour la première fois c't'année... J'me suis r'trouvé sur le pavé... Rien dans les poches, rien dans les pieds... Y'a bien fallu m'faire à l'idée... Sur le trottoir je suis r'tourné... Sur un banc vert j'me suis couché... Un beau sac brun pour m'abriller... Et un peu de pluie...pour m'réchauffer... Au p'tit matin, soleil levé... Fallait penser à m'faire sécher... Me mettre bien propre, me défriper... Et pis penser à aller m'chercher... Dans une poubelle de quoi manger... Sur un coin de rue aller chanter... Des p'tites chansons pour m'ramasser... Un p'tit peu d'change pour un café... C'est ma routine depuis des années... J'pourrais jamais m'y habituer... Réveillé au fond de la ruelle... La bouteille vide, mal à cervelle... J'en ai assez d'être su'l carreau... Toujours jouer l'même numéro... J'commence vraiment à chanter faux... Un jour sur moi se fermera le rideau... Puis un beau jour qui l'aurait cru... Une belle p'tite rousse m'est tombée d'sus... L'étoile de mes jours et mes nuits... Le grand amour de ma p'tite vie... Depuis j'ai lâché la bouteille... J'ai dit adieu à la ruelle... Fini les brosses dans l'centre-ville... Je mène maintenant une vie tranquille...>>

Publicité
Commentaires
J
Allo papa, c'est pas pire le boulot de musher, pantoute, mais c'n'est pas d'tout repos. Ca n'a pas de sens toute l'énergie que ça d'mande, calice. Pour l'heure j'me suis un peu fait mal au genou droit en tombant du traineau mais j'le pognais bien, j'ai pas lâché. Par contre, les caribous sont bien plus au Nord, je ne risque pas d'en voir. bisous, à tantot...
P
ceu super mon fils te voilai dev'nu musher! pour l'heure encore aprenti, tabernacle! mais l'métier rentre ^_^ eu tu vu ton pr'mier caribou ?
Publicité
Publicité